Les Justes d'Algérie
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Maître Jacques VERGES

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Message  Admin Mar 6 Jan - 12:31

Maître Jacques VERGES

Maître Jacques VERGES Jverges2bz8

Source :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Verg%C3%A8s

Extraits

Jacques Vergès est un avocat français né d'un père réunionnais et d'une mère vietnamienne le 5 mars 1925 à Ubon Ratchatani au Siam1 (actuelle Thaïlande). Il est célèbre pour ses convictions anticolonialistes, pour son passé d'ancien résistant……………..
Il est sensibilisé très tôt à la politique : à l'âge de douze ans, il participe avec son frère à un grand défilé du Front populaire qui le marquera, au Port( Le Port, La Réunion)………………

Il obtient son bac à seize ans et sa première année de droit l'année suivante. Il quitte la Réunion à 17 ans et demi pour s'engager dans la Résistance au côté des Forces françaises libres (FFL) en 1941. Plusieurs fois médaillé, il se bat notamment en Algérie, au Maroc, en Italie puis en France avec le grade de sous-officier…………………
Arrivé à Paris, Jacques Vergès adhère en 1945 au Parti communiste français. ………………………
La même année (en 1955), il s'inscrit au Barreau de Paris après avoir passé le CAPA. ………………. Le jeune avocat anticolonialiste demande alors au PCF et au PSU de s'occuper d'affaires en Algérie. Il milite alors pour le FLN et défend leurs combattants, dont l'emblématique Djamila Bouhired, qui avait été capturée par les paras français, torturée puis jugée et condamnée à mort pour attentats à la bombe en Algérie.
…………………………………..
À l'indépendance de l'Algérie en 1962, Jacques Vergès s'installe à Alger et devient le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères. Il fonde alors une revue tiers-mondiste financée par le FLN, Révolution africaine.


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Dernière édition par Admin le Mar 6 Jan - 13:05, édité 1 fois
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Message  Admin Mar 6 Jan - 12:39

La défense pour dénoncer


Source :
http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2006-02-16%2015:18:29&log=invites
Quotidien d’Oran
Jacques Vergès: "procès de rupture", droit international et USA

INTERVIEW
Jacques Vergès se livre au Quotidien d’Oran


La défense pour dénoncer


- Le Quotidien d’Oran : Habitué d’Alger, vous voici de retour à Oran pour la première fois depuis 1963, dit-on.
- Jacques Vergès : Exact. Je n’y suis pas retourné depuis. Le bâtonnier d’Oran m’a proposé de donner une conférence au Palais de Justice de la ville sur le métier d’avocat et «la passion de défendre». La communication sera notamment centrée sur la nouvelle technique du procès: le procès de rupture, notre découverte au plus fort de la Guerre d’Algérie.

- Q.O.: Le lecteur ordinaire serait tenté de vous demander ce que recoupe cette formule corporatiste !
- J.V.: Le procès de rupture est un procès où le dialogue n’est pas possible. Un procès où l’accusation et l’accusé se réclament de valeurs différentes. Exemple pour les besoins de la clarté: pendant la Guerre d’Algérie, le Président du tribunal disait: «Vous êtes des Français». L’accusé répondait: «Je suis Algérien». Le président répliquait: «Vous êtes membres d’une association de malfaiteurs». Auquel l’accusé rétorquait: «Je suis membre d’une organisation de résistance». De toute évidence, aucun dialogue n’était possible. Les magistrats étaient aveugles et sourds à nos arguments. Dans des conditions pareilles, si on reste tranquille devant le tribunal, si on essaie de convaincre les militaires dont la moitié sont des tortionnaires, il est bien évident que nous sommes perdants. Si, en revanche, on s’adresse à l’opinion, à l’extérieur, il est évident qu’à ce moment-là, le rapport de force au sein de l’opinion française et internationale peut être différent. C’est précisément la ligne que nous avons suivie, celle du procès de rupture. A l’audience, on ne s’adresse pas au tribunal. On se sert du tribunal comme porte-voix pour toucher l’opinion. Laquelle va agir, ce que le tribunal ne ferait pas. Chaque procès devient pour la défense une dénonciation. On n’est pas sur le terrain de l’accusation. C’est nous qui accusons.

- Q.O.: Est-ce efficace comme méthode de défense ?
- J.V.: Sur tous les condamnés à mort que j’ai eu comme clients, aucun n’a été exécuté. Leur exécution aurait réveillé, re-suscité toutes les accusations que nous avions portées devant l’opinion publique. Quand le dialogue est possible, la défense n’éprouve pas le besoin d’aller vers un procès de rupture.
……………………………………………….

- Q.O.: Autre fait d’actualité chaude, le procès de Saddam Hussein. Vous vous êtes retiré du collectif de sa défense. La presse a avancé des explications contrastées.
- J.V.: Ce qui est curieux pour la défense de Saddam Hussein, c’est qu’elle n’est pas dirigée par quelque partie, qu’il s’agisse du parti Baath ou autre. Elle est l’affaire de la famille. Pour ne parler que de la défense pendant la guerre d’Algérie, j’y vois une différence fondamentale. Durant la guerre d’Algérie, c’est le FLN qui choisissait les membres du collectif chargé de défendre ses militants, donnait la ligne. …………………..


- Q.O.: Avant son ouverture, vous aviez parlé d’un procès long. Vous avez même émis l’hypothèse de sa non-tenue. Quel bilan en faites-vous à la lumière des premières séances ?
- J.V.: A mon avis, ceux qui ont organisé le procès ont prouvé eux-mêmes qu’il était bidon ! Quand le premier président du Tribunal démissionne, quand des avocats se font tuer, manifestement les conditions d’un procès équitable font défaut. Pendant la Guerre d’Algérie, des avocats ont été tués. Mon ami Ould Aoudia l’a été à Paris par les services spéciaux français. Mais au moins, nous pouvions nous adresser à l’opinion. Cela est loin d’être le cas à Bagdad.
…………………………………………………….


- Q.O.: Dans un récent livre, qualifiée de pamphlet par la presse internationale, vous avez tiré au lance-flammes sur les Etats-Unis et son président……………. - J.V.: Il me semble que nous vivons dans l’anarchie. Voilà un pays qui s’arroge le droit d’intervenir dans les affaires intérieures des autres. Si ce pays avait une autorité morale suffisante, cela aurait été, aux yeux de certains, inacceptable mais tolérable. Or, manifestement, les Etats-Unis ne peuvent se targuer de quelque autorité que ce soit pour se comporter de la sorte. Non. A Guantanamo, ce pays traite les gens dans une situation qui ne relève d’aucun droit. L’actualité récente le confirme avec force. Des avions transportent clandestinement des prisonniers à travers de nombreux points du monde pour leur faire subir la torture. Et ce qui est beaucoup plus grave, ces «curieux charters» ont transité par des pays de l’Union européenne. Les rapports de parlementaires le disent: des prisons secrètes fonctionnent sur le territoire de l’UE, en Pologne et en Roumanie pour les citer. On y torture pour le compte des Américains. C’est le temps de la torture mondialisée sous le commandement US.

- Q.O.: Dans le même pamphlet, vous insistez, clichés à l’appui, sur la singularité de la torture en Irak.
- J.V.: La torture US en Irak est un plus dans l’horreur. Pendant la Guerre d’Algérie - les confidences du général Aussaresses le rappellent - l’argument avancé par les tortionnaires était celui-là: arracher des renseignements. Inutile de souligner que l’argument n’est pas tolérable. Le général de Bollardière a refusé de s’y impliquer. En Irak, c’est pire. Quand une jeune militaire se met à l’oeuvre, en riant, devant un Irakien nu en train de mourir, ce n’est pas pour avoir du renseignement. C’est pour nier l’humanité de l’autre, c’est pour avilir. Quand on viole une petite fille de 12 ans sous la cellule de son frère, ça participe du même motif. Relisons les discours de certains officiels américains. Tenu par un officier général au moment des évènements de Falloudja, l’un d’eux disait: «Nous allons dératiser». Washington a engagé la guerre à la recherche d’armes de destruction massive. On voit ce qu’il en est aujourd’hui. On a infligé aux Irakiens des «armes d’humiliation massive» !

- Q.O.: Revenons à la séquence algérienne de votre itinéraire. Il y a quelques semaines, vous avez reçu, aux côtés d’autres, un hommage officiel pour votre action au sein du collectif des avocats du FLN. C’était la première fois ?
- J.V.: En ce qui me concerne, oui. D’autres avocats ont été décorés dans le passé. Au-delà du geste lui-même, c’est un moment qui participe d’un devoir de mémoire envers des robes noires qui ont joué un rôle important. Notre collectif est né pendant la Bataille d’Alger. On a parachuté sur Alger - c’est le cas de le dire - des paras avec des lois spéciales ! On a arrêté tous les confrères algériens pour les envoyer à la prison de Berrouaghia et ailleurs. Face à la répression terrible, il y avait un manque en matière de défense. Au barreau, il ne restait plus que quelques confrères français qui plaidaient avec dévouement mais dans un cadre franco-français. Ils condamnaient la violence d’où qu’elle vienne. Nous pensions, pour notre part, que la violence du FLN était fondée et la violence des occupants illégale. C’est à ce moment-là que la Fédération de France a constitué un collectif dont j’ai fait partie. Ali Haroun dirigeait la structure chargée du dossier «défense des militants» et Bachir Boumaza contrôlait notre travail et le suivait en France.

-Q.O.: Depuis le début des années 1990, bien des choses ont été dites et écrites sur la Guerre d’Algérie. Qu’en est-il de l’accumulation des connaissances sur le collectif des avocats du FLN? Sait-on tout sur ce chapitre ?
- J.V.: L’histoire de la Guerre d’Algérie, on ne le répétera jamais assez, a longtemps été occultée pour de multiples raisons. En Algérie, les batailles entre factions politiques ont pesé et occulté beaucoup de pages. En France, c’était la honte, la séquence douloureuse qu’il fallait réduire à l’oubli. On a occulté. Reste que, depuis quelques années, les documents sortent en France, favorisant des travaux intéressants. Je pense en particulier à la thèse de Sylvie Thénault sur la justice en Algérie. S’agissant de la défense, elle souligne avec force détails le travail accompli sous la direction de la Fédération de France.

Q.O.: Voici huit mois, Me Mourad Oussedik, membre du collectif, tirait sa révérence. Quelle image gardez-vous de lui ?
- J.V.: L’image d’un confrère qui avait beaucoup de talent. Excellent débatteur, il avait déployé une action très positive. L’indépendance acquise, il s’est engagé dans des querelles à l’intérieur de la politique algérienne. Je veux dire ma mélancolie aujourd’hui à l’idée que quasiment tous les membres du collectif ne sont plus de ce monde. Nous étions cinq à agir sous le contrôle de la Fédération de France avec Haroun, Boudaoud et Boumaza. Ould Aoudia a été assassiné en 1959 par les services français, Benabdellah est mort il y a un an, Oussedik un peu moins, Bendimered aussi. De tous ceux qui coiffaient le collectif, je suis le seul survivant.

Q.O.: Votre action était au coeur de la polémique. Le garde des Sceaux, une partie de la classe politique et des médias vous accusaient de faire dans la confusion des genres. Vous agissiez non pas en avocats mais en militants au service du FLN.
- J.V.: Nous étions d’abord des avocats qui nous battions pour nos clients. A la seule et importante différence que nous nous battions dans des conditions exceptionnelles. La répression était collective, la loi violée. Notre activité ne ressemblait pas à l’activité quotidienne du reste de nos confrères agissant sur d’autres affaires. Elle résultait d’une situation anormale. Un exemple pour bien l’illustrer: un jour à Alger, un enfant membre de la famille de Yacef Saadi est arrêté. Je vais à la préfecture où je rencontre M. Paul Teitgen, Secrétaire général de la Préfecture de police, un homme honnête travaillant dans un contexte des plus intenables. M. Teitgen me demande de repasser dans 48 h pour avoir des nouvelles. Me rassurant que le petit n’a pas été maltraité, il me charge d’annoncer à sa famille sa prochaine libération. Dans la foulée de la discussion, il me dit qu’il est au courant de tout ce qui se passe dans les lieux de détention. Je réponds par une critique voilée: «Vous le savez d’autant plus que c’est vous qui les assignez à résidence». Paul Teitgen me répond par une formule: «Je sais très bien ce que vous voulez dire. Si je ne le faisais pas, ils seraient quand même dans ces lieux. En les assignant, je peux faire une comptabilité. Quand je vois 100 personnes assignées et 50 présentées devant le juge, je sais que 50 ont été tuées». C’est quelque chose d’horrible.
Dans cette situation, que peut faire un avocat. Il ne peut qu’utiliser des moyens qui ne sont pas les moyens habituels. C’est pour cela que j’ai été expulsé un jour alors que je recevais à l’hôtel Aletti (Es-Safir) des familles de «prétendus» disparus. Quand on tuait des personnes, on ne disait pas qu’elles avaient été tuées. On parlait de disparus ou de personnes ayant rejoint le maquis.
……………………………………….


Q.O.: Vos plaidoiries vous ont valu, de la part de vos adversaires, une somme de qualificatifs. Parce que vous choisissez des clients médiatiques, on vous présente tantôt comme un nazi (allusion à la défense de Klaus Barbie), tantôt comme un terroriste (défense de Carlos ou de George Ibrahim Abdellah des FARL) et tantôt comme un corrompu (défense de chefs d’Etat africains ou d’ex-hommes fort en disgrâce). Vous refusez d’y répondre. Pourquoi ?
- J.V.: (rires) Une petite précision d’abord: je ne choisis pas mes clients. Ils me choisissent. Pourquoi je suis choisi plutôt qu’un autre ? La modestie professionnelle m’interdit de vous répondre. Un avocat doit défendre tous les cas qui lui sont proposés à une condition: c’est de ne pas le faire contre ses principes et ceux du métier. Quand je défends Barbie, je n’exalte pas le nazisme. Si Barbie m’avait demandé de plaider la race aryenne, je l’aurais invité à chercher quelqu’un d’autre. Ce que j’ai dénoncé au procès Barbie, c’est le colonialisme. D’ailleurs, avec la polémique sur l’article 4 de la loi du 23 février 2005, quelqu’un a écrit que le premier à avoir ouvert ce débat, c’est Me Vergès au procès Barbie. J’ai toujours été sensible à une chose: les procès étaient la partie émergée de l’iceberg. Seuls les procès permettaient de revisiter des choses..

Q.O.: Pourquoi vous ne répondez pas aux accusations ?
- J.V.: Parce qu’elles sont le fait d’un microcosme. Un petit groupe qui s’emploie à peser sur les médias avec les droits de l’homme toujours à la bouche (???, ou dans la bouche). C’est M. Finkelkraut qui a dit que la colonisation, c’était la civilisation apportée aux sauvages (ndlr: interview à un quotidien israélien reprise par Le Monde fin novembre). Il emploie le mot de sauvages. Sauvages les constructeurs des Pyramides ? Sauvages les constructeurs des Temples d’Angkor (Cambodge) ? Sauvages les sculpteurs d’Afrique ? Nous sommes en pleine folie ! C’est M. Klarsfield qui parle d’apport de la culture. Est-ce que les gens n’étaient pas cultivés ? Est-ce que Ibn Khaldoun attendait l’arrivée d’un militaire pour écrire sa Muqaddima ?


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