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Hommage à Pierre VIDAL-NAQUET

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Message  Admin Mar 16 Déc - 13:57

Hommage à Pierre VIDAL-NAQUET

Hommage à Pierre VIDAL-NAQUET Vidal1xd2

Source :
http://www.afrik.com/

lundi 31 juillet 2006, par Olivia Marsaud

L’historien Pierre Vidal-Naquet est mort


Il avait dénoncé la torture pendant la guerre d’Algérie.

Pierre Vidal-Naquet, historien humaniste et engagé, est mort ce week-end à l’âge de 76 ans.
Il s’était notamment fait connaître en prenant partie contre la torture pendant la guerre d’Algérie, en publiant son enquête sur l’affaire Audin.

Dans le coma depuis le lundi 24 juillet, Pierre Vidal-Naquet est décédé dans la nuit de samedi à dimanche suite à une hémorragie cérébrale, à l’âge de 76 ans.
Celui qui se définissait comme un « historien militant » s’était fait connaître comme intellectuel engagé lors de ses prises de position contre la torture pendant la guerre d’Algérie, puis contre le négationnisme du génocide des juifs. Né le 23 juillet 1930 à Paris, au sein d’une famille juive laïque, il est marqué par les récits de l’Affaire Dreyfus que lui fait son père, avocat, très tôt engagé dans la résistance. Il a 11 ans lorsque celui-ci est interdit d’exercer sa profession au prétexte qu’il est juif et 14 ans lorsque ses parents sont arrêtés à Marseille avant d’être déportés à Auschwitz et d’y mourir. C’est avec cette « brisure », que Pierre Vidal-Naquet commence sa vie d’étudiant, se tournant vers l’histoire. Docteur ès-lettres et agrégé d’histoire en 1955, il se spécialise dans la Grèce Antique.

En parallèle, son parcours est marqué par un très fort militantisme en faveur des droits de l’Homme. Il entre dans la lutte contre la guerre d’Algérie au moment de la disparition de Maurice Audin, jeune universitaire français d’Algérie, enlevé et assassiné par les parachutistes et officiellement porté disparu. « L’affaire de la torture a été la première grande cause de ma vie », rappelait-il en janvier dernier à Libération. Déjà en 2003, il expliquait dans Le Patriote résistant : « L’historien doit prendre part à la vie de la cité. Vous savez, avant d’être déporté, mon père a été torturé par la Gestapo à Marseille. L’idée que les mêmes tortures puissent être infligées d’abord en Indochine et à Madagascar puis en Algérie par des officiers ou des policiers français m’a fait horreur. Mon action n’a pas d’autres sources que cette horreur absolue. »
De l’Algérie au conflit israélo-palestinien
En 1957, alors qu’il est assistant à la faculté des Lettres de Caen, il crée, avec d’autres intellectuels, le Comité Maurice Audin. En 1958, il signe le Manifeste des 121, appel à la désobéissance contre la guerre d’Algérie et publie son premier livre, L’Affaire Audin, dans lequel il dévoile le mensonge d’Etat et démontre la collusion à tous les niveaux de l’appareil d’Etat. Le livre lui vaut une suspension d’enseignement. « Pendant les années algériennes, mon but principal n’était pas de révéler les tortures - en un sens, tout le monde les connaissait ; c’était de dire la responsabilité de l’Etat au plus haut niveau. On dit souvent que je suis un vieux dreyfusard, et que cela ne sert plus à rien. Mais cela sert quand même. (...) Ce que j’ai essayé de faire avec L’affaire Audin : un travail de critique historique élémentaire. Ce travail est toujours aujourd’hui nécessaire, surtout quand il s’agit de l’armée, qui est capable de tous les mensonges et de tous les faux », expliquait-il à l’automne 2001 dans la revue Vacarme.
Professeur et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1960 à 1990, il est engagé à gauche, mais toujours en dehors des partis politiques. Il multiplie préfaces et articles, notamment en faveur de la création d’un Etat palestinien (en juillet 2003, il participe à l’appel « Une autre voix juive », qui regroupe des personnalités juives solidaires du peuple palestinien), et signe manifestes et pétitions. Fin 2005, il signe avec d’autres historiens de renom la pétition « Liberté pour l’Histoire » demandant l’abrogation des lois limitant la recherche et l’enseignement de l’histoire et, il y a quelques jours seulement, il associait encore son nom contre la guerre d’Israël au Liban. Marié et père de trois enfants, Pierre Vidal-Naquet était officier de la légion d’Honneur. Sur i-télé, ce week-end, l’historien spécialiste de l’Algérie Benjamin Stora a regretté la disparition d’« un homme qui était d’une très grande intransigeance (...) sur toute une série de principes ayant trait notamment aux droits de l’Homme, et d’une très grande rigueur sur le plan intellectuel ». Les obsèques seront célébrées mercredi après-midi, au cimetière La Gardi, à Fayence, dans le Var, où Pierre Vidal-Naquet vivait depuis quelques années.


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